Pour sa 5ème campagne emploi, la Ligue Braille s’associe à Info-Sourds de Bruxelles afin de montrer que le handicap sensoriel n’est pas un obstacle à l’emploi. Une personne en situation de handicap est habituée aux challenges, la recruter apportera une plus-value à votre entreprise. Votre entreprise apportera une plus-value à son indépendance.
Gratuit, pratique et actualisé, ce cahier est un outil pour l’accueil d’un travailleur avec un handicap visuel dans votre entreprise.
Car nous savons qu’il est tout à fait possible de faire se rencontrer les besoins des employeurs et ceux des travailleurs en situation de handicap. Travailler est un droit fondamental. Et le recrutement de personnes en situation de handicap peut être une solution à la pénurie de main d’œuvre.
Pourtant, 65 % des personnes en situation de handicap sont convaincues que, lors d’un processus de sélection, une personne valide sera toujours préférée, même si elle est moins qualifiée. Une conviction malheureusement confirmée : en Belgique, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap est d’un peu plus de 40 % contre plus de 50 % au Luxembourg ou en Suède. En 2023, UNIA, a enregistré plus de 1000 signalements de la part de personnes en situation de handicap, soit 24,6 % des dossiers. Le domaine de l'emploi concernait 35 % des signalements.
La Ligue Braille et Info-Sourds de Bruxelles estiment que ces discriminations n’ont pas lieu d’être et le montrent, à l’occasion d’une nouvelle campagne.
Ce 7 octobre, découvrez sur nos réseaux sociaux les récits de 3 personnes actives sur le marché du travail, en dépit de leur handicap.
Marc est ingénieur, devenu malvoyant pendant sa carrière, Maxime est aveugle et travaille à la VUB et Kamuran est sourd et employé comme électricien chez les Petits Riens. Ils ont bataillé pour décrocher ou conserver leur emploi. Grâce à notre expertise, notre accompagnement et grâce à des employeurs créatifs et bienveillants Maxime, Marc et Kamuran s’épanouissent au travail, en toute autonomie.
En mars dernier, nous dévoilions les résultats de notre enquête sur la vie sociale des personnes aveugles et malvoyantes. Un chiffre avait retenu notre attention : 13. C’est le nombre de collègues sur lesquels les sondés qui travaillent disent pouvoir compter. 13 collègues (en moyenne) contre 9 membres de la famille et 8 amis. Travailler est donc un vecteur de lien social et d’inclusion. Pour Christelle Magniette, Responsable des Services Emploi et Formation de la Ligue Braille, « le travail est un moyen d’accéder aux ressources économiques, mais permet aussi l’intégration sociale, le développement personnel et la création d’un réseau. La tendance actuelle suggère que la valeur accordée au travail diminue. Pourtant, on observe que pour les personnes en situation de handicap, le travail reste une composante essentielle de la vie sociale et de l’épanouissement ».
Selon notre enquête sur la vie sociale, 21 % de nos sondés travaillent. 72 % de ces actifs sont employés, 14 % sont cadres ou exercent une profession libérale, 12 % sont ouvriers et 2 % autre. Découvrons ce qui les occupe !
Depuis plus de 20 ans, le Service public doit respecter des quotas de travailleurs en situation de handicap. Dans la fonction publique fédérale, par exemple, ce quota est fixé à 3 %, il était de 1,09 % en 2022 et 1,40 % en 2023. Oljan Mapreni est malvoyant depuis la naissance, il a étudié le droit à l’ULB et est coordinateur inclusion au SPF Sécurité sociale. « En Belgique, il n’y a pas de sanctions si les quotas ne sont pas respectés. Il faut montrer l’exemple. Prouver que c’est possible et quand ce sera fait, nous pourrons demander au privé d’en faire autant. Avec un bon accompagnement, c’est possible ».
« Je demande juste qu’on comprenne que ce n’est pas évident. Engager des personnes en situation de handicap est une bonne chose, mais il faut surtout pouvoir leur permettre de travailler dans de bonnes conditions. Je peux le faire, si on adapte mon environnement de travail. Sinon, ça crée une injustice structurelle. Il faut encore améliorer les choses, mais je suis heureux d’avoir pu réorienter ma carrière et retravailler. » - Olivier
Contrairement au secteur public, le privé n’a aucune obligation de recruter des personnes en situation de handicap. Petites ou grandes, les entreprises ont pourtant tout intérêt à le faire.
Selon une enquête Acerta, 0,27 % des travailleurs du privé sont en situation de handicap physique ou mental, soit une hausse de presque 15 % entre 2022 et 2023.
« Je travaille au rayon boulangerie-pâtisserie où j’effectue l’étiquetage et la mise en rayon. Avant, je travaillais dans l’Horeca mais mes problèmes de vue ne m’ont pas permis de continuer. À l’époque, j’imaginais ne plus jamais pouvoir travailler. La Ligue Braille m’a non seulement permis de reprendre espoir, de me réorienter professionnellement mais aussi de faire de belles rencontres. Je suis très reconnaissant.” - Djamel
Fonctionnaire ou salarié ne sont pas les seuls statuts possibles. En effet, les personnes aveugles ou malvoyantes peuvent également devenir indépendantes. En 2023, la Ligue Braille a accompagné 5 personnes qui se sont lancées. Ils ou elles sont interprète, psychiatre, ostéopathe, architecte ou ergothérapeute à leur compte.
« À un moment où je ne voyais pas les alternatives et les possibilités et où j’étais à bout, plusieurs thérapeutes de la Ligue Braille m’ont aidée à comprendre mon handicap et à trouver des solutions pour qu’il soit à nouveau possible de travailler. » - Hilde
La Ligue Braille offre à ses membres un soutien sur mesure dans tous les aspects de la vie quotidienne. Le travail en fait partie.
Cela peut passer par une réorientation professionnelle, un changement de poste de travail, une adaptation des horaires, la mise en place de télétravail, des formations, l’acquisition d’aides techniques, un apprentissage des déplacements ou une aide dans certaines démarches.
La Ligue Braille se tient aussi à la disposition de l’employeur pour toute aide dont il aurait besoin.
Lorsqu'un collaborateur, performant et expérimenté, se trouve confronté à un handicap visuel l'empêchant de travailler dans les mêmes conditions qu'avant, de nombreuses solutions existent. Il est tout à fait possible d'engager ou de maintenir à l'emploi une personne aveugle ou malvoyante sans surcoût ni perte de rentabilité. La Ligue Braille informe et accompagne les employeurs dans le recrutement, la reconversion ou le maintien à l’emploi d’une personne en situation de handicap visuel.
Est-il possible de disposer de mes syllabi en braille ? Existe-t-il des formations adaptées à ma déficience visuelle ? Puis-je travailler malgré mon handicap ?
Cette campagne a été co-construite avec Info-Sourds Bruxelles.
Cette campagne est soutenue par les fonds : Schaillée - Deceuninck, Simonne et Jacques, Van Loock - Van Pottelsberghe, De Beule - De Coster, gérés par la Fondation Roi Baudouin.
Cette campagne a été réalisée avec le soutien de la Fondation TotalEnergies.
Nos Services emploi et formation sont cofinancés par l'Union Européenne (UE), Actiris et Bruxelles Formation.
Pendant la carrière professionnelle de toute personne, un handicap visuel peut survenir ou s’aggraver.
Pour travailler efficacement et de manière confortable, les personnes aveugles ou malvoyantes ont besoin d'un équipement adapté.
Juillet - Août - Septembre 2024
La Ligue Braille accompagne chaque jour les personnes aveugles ou malvoyantes qui cherchent ou veulent garder un emploi.