Les ambassadeurs de la campagne emploi, Marc et Amaury sont face caméra pour être interviewés.
Emploi

L’emploi, l’autre défi à relever

Publié le 03 octobre 2024

Du 7 au 18 octobre, la Ligue Braille dévoile une nouvelle campagne sur l’emploi des personnes aveugles et malvoyantes. Cette campagne, à voir sur les réseaux sociaux, nous rappelle l’importance du travail pour les personnes en situation de handicap.

En mars dernier, nous dévoilions les résultats de notre enquête sur la vie sociale des personnes aveugles et malvoyantes. Un chiffre avait retenu notre attention : 13. C’est le nombre de collègues sur lesquels les sondés qui travaillent disent pouvoir compter. 13 collègues (en moyenne) contre 9 membres de la famille et 8 amis. Travailler est donc un vecteur de lien social et d’inclusion. Pour Christelle Magniette, Responsable des Services Emploi et Formation de la Ligue Braille, « le travail est un moyen d’accéder aux ressources économiques, mais permet aussi l’intégration sociale, le développement personnel et la création d’un réseau. La tendance actuelle suggère que la valeur accordée au travail diminue. Pourtant, on observe que pour les personnes en situation de handicap, le travail reste une composante essentielle de la vie sociale et de l’épanouissement ».

Un taux toujours trop faible

Pourtant, l’emploi des personnes en situation de handicap reste faible. Dans son « Enquête sur l’emploi des personnes en situation de handicap en Belgique » (mai 2024), la Fondation Roi Baudouin nous apprend que ce taux d’emploi est d’un peu plus de 40 % contre plus de 50 % en Suède, au Luxembourg ou en Finlande. Christelle commente : « Un changement de situation professionnelle peut avoir une influence sur les allocations ou les mesures sociales et fiscales. La nature des revenus change et leur augmentation est peu significative au regard des contraintes liées au travail et des risques encourus en cas de rupture de contrat ou de maladie de longue durée. Les autres facteurs bloquants sont la méconnaissance du français et l’absence de diplôme obtenu ou reconnu ».

C’est un peu l’histoire de Frédérick. À 47 ans, ses journées sont bien remplies : il est animateur radio et formateur en informatique… bénévole. Faute de reconnaissance officielle de ses compétences, il passe sous le radar des recruteurs. Aveugle et malentendant de naissance, formé à l’IRSA, il décroche un emploi dans une ASBL où il aide les personnes en situation de handicap à utiliser l’informatique. « C’était en 1998, aux débuts d’internet et je réalise vite que c’est le job qu’il me faut, enseigner c’est mon truc. Malheureusement, l’activité cesse au bout de 10 ans et me voilà demandeur d’emploi, à presque 40 ans ». Sans CAP (Certificat d’Aptitudes Pédagogiques), Frédérick ne peut enseigner. « J’ai tenté de le passer mais j’ai eu des soucis de santé, puis il y a eu le COVID et j’ai renoncé. J’ai cherché du travail, mais sans diplôme, toutes les portes se ferment ».

Discrimination

Les employeurs restent réticents. En 2023, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (Unia) a enregistré plus de 6 000 signalements de la part de personnes en situation de handicap, soit 24,6 % des dossiers. Le domaine de l’emploi concerne  35 % des signalements. Selon l’enquête de la Fondation Roi Baudouin, 65 % des sondés sont convaincus qu’une personne plus qualifiée, mais avec un handicap, sera éliminée au profit d’une personne valide. 24 % taisent leur handicap lorsqu’ils postulent. Pour Christelle Magniette, « c’est une décision personnelle et stratégique, mais, quel que soit le moment, le candidat sera amené à parler de son handicap. Il convient donc de s’y préparer activement, d’apprendre à faire le focus sur ses compétences, à adopter un narratif positif, à présenter les adaptations nécessaires. Toutes ces techniques, proposées par nos jobcoaches, peuvent faire la différence ».

Pourtant, il est tout à fait possible de faire se rencontrer les besoins des employeurs et ceux des travailleurs en situation de handicap ! « Cela repose sur une communication ouverte, une formation adéquate, des adaptations spécifiques et un soutien continu. En sensibilisant les employeurs, en facilitant les adaptations nécessaires et en promouvant une culture inclusive, il est possible de créer des environnements de travail où chacun peut s’épanouir et contribuer pleinement. Utiliser les ressources disponibles comme notre Service Emploi et s’engager activement dans la promotion de la diversité sont des étapes clés pour atteindre cet objectif. Une mise à l’emploi durable ne s’improvise pas, d’où l’importance pour les deux parties d’être accompagnées», termine Christelle.

Cette campagne a été réalisée avec le soutien de Fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin : Schaillée – Deceuninck, Simonne et Jacques, Van Loock – Van Pottelsberghe De Beule, De Coster et la Fondation TotalEnergies.

TotalEnergies inscrit le développement durable au cœur de sa stratégie, de ses projets et opérations. L’égalité des chances et la lutte contre toute forme de discrimination sont des principes directeurs de sa politique RH et de son recrutement. En soutenant cette campagne, TotalEnergies s’engage afin de soutenir l’emploi et l’insertion des personnes en situation de handicap.

Pour cette campagne, la Ligue Braille a choisi d’associer d’autres ASBL actives dans le secteur de l’emploi des personnes en situation de handicap. Il nous a semblé naturel de nous intéresser à un autre handicap sensoriel : la surdité. En effet, les personnes malvoyantes et malentendantes partagent de nombreux points communs. Info-Sourds de Bruxelles mène cette campagne avec nous. N’hésitez pas à la partager ! Ensemble vers plus d’inclusion au travail.

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