La rue est à tout l’monde
Se déplacer est un droit fondamental. Pour les personnes aveugles et malvoyantes, la route est parsemée d’obstacles. Littéralement. C’est pourquoi nous consacrons notre campagne annuelle de sensibilisation « Semaine de la Ligue Braille » à la mobilité.
Du 20 mars au 2 avril 2023, nous conscientisons le grand public et les politiques sur la mobilité des personnes aveugles et malvoyantes. Chaque jour, nous entendons parler des problèmes auxquels nos membres sont confrontés sur la voie publique. De vrais problèmes qui pourraient être évités de façon simple. Dix ans après notre dernière campagne de mobilité à grande échelle, nous constatons que le besoin de sensibilisation reste important. 664 personnes ont répondu à notre enquête. Elle est représentative.
Un spot télé et radio ont été créés pour illustrer notre plaidoyer. La protagoniste du spot télé est Bau, l’une de nos membres. Une jeune femme déterminée à bouger sans contraintes. Voici ce qu’elle dit de la mobilité : « D’accord, les interventions qui doivent avoir lieu coûtent de l’argent à la société, mais c’est un petit effort pour rendre le monde plus accessible à un grand nombre de membres de notre société. »
Ce spot télé est complété par une vidéo diffusée sur nos médias sociaux. Elle met en évidence le parcours que les personnes aveugles et malvoyantes doivent emprunter pour être mobiles de manière autonome. Avec le spot radio et l’affiche, nous développons les résultats de l’enquête, afin d’informer le grand public.
La presse a également été conviée pour découvrir l’enquête et interroger les témoins directs de cette conquête d’autonomie.
La Ligue Braille frappe également à la porte des élus, responsables des différentes compétences impliquées ; la mobilité, les infrastructures, la santé, la propreté publique et le handicap. Notre enquête sera remise entre les mains des ministres compétents, par des personnes aveugles et malvoyantes. Enfin, nous organiserons des actions dans les gares SNCB de Bruxelles Midi, Courtrai et Liège, afin de sensibiliser le grand public sur ce qu’il convient de faire lorsqu’une personne aveugle ou malvoyante demande de l’aide.
En 10 ans, beaucoup a été réalisé au niveau des politiques et des opérateurs de transport public. Cependant, certaines demandes sont toujours d’actualité et de nouveaux problèmes ont surgi, liés à l’évolution de la mobilité (micromobilité, numérisation, électrification de la flotte). Voici les 5 priorités à traiter aujourd’hui :
- Mieux encadrer le stationnement et l’utilisation des scooters, vélos et trottinettes électriques. Les véhicules électriques, trop silencieux, devraient être équipés de systèmes sonores.
- Plus d’aides en rue : dalles podotactiles, feux sonores, panneaux d’information en braille et boutons-poussoirs vibrants et sonores lorsque le trafic se révèle trop bruyant. Des trottoirs mieux éclairés.
- Des transports publics plus inclusifs, avec plus d’accessibilité et une meilleure communication. Des annonces sonores généralisées. Des app mobiles accessibles.
- Des trottoirs propres et praticables. Des règles sur la sortie des sacs poubelles. Une meilleure signalisation des chantiers. Des sanctions pour les contrevenants.
- Une meilleure sensibilisation aux différents problèmes rencontrés par les personnes aveugles et malvoyantes. Les plans de mobilité doivent être élaborés en concertation avec les associations représentant les personnes en situation de handicap.
Ces différentes demandes impliquent les élus, le grand public et les groupes d’intérêt tels que la Ligue Braille. Tous ont un rôle à jouer pour que les personnes aveugles et malvoyantes soient moins gênées sur la route.
