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Reconnaissance du braille

Publié le 11 mars 2025

En 2025, le braille fête ses 200 ans ! C’est en effet en 1825 que Louis Braille achève la mise au point du système d’écriture et de lecture qui porte son nom. La Ligue Braille saisit l’occasion pour demander son inscription au patrimoine culturel immatériel.

À l’aube du troisième millénaire, le braille reste l’unique façon pour les personnes aveugles et malvoyantes d’apprendre les règles d’orthographe, de grammaire, la ponctuation, mais aussi de lire des tableaux ou des partitions de musique. Comme le révèle notre enquête (lire p 9.), le braille n’est pas connu de toutes les personnes aveugles et malvoyantes. Il importe donc de prendre des mesures pour sauvegarder et valoriser le braille.

En vue de la commémoration du bicentenaire, plusieurs pays ont entrepris d’inscrire « l’apprentissage et la pratique du braille » à leur inventaire du patrimoine culturel immatériel. Cette étape nationale est nécessaire pour passer ensuite à l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’UNESCO. La France, patrie de Louis Braille et siège de l’UNESCO, a porté cette démarche à son terme en 2023. L’Allemagne est le seul pays à l’avoir devancée en inscrivant le braille à son patrimoine national déjà en 2020. D’autres pays ont rentré une demande comme le Portugal ou envisagent de le faire comme le Brésil, le Canada, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Sénégal, la Suisse, le Japon, entre autres.

En Belgique, la Ligue Braille a déposé la demande de reconnaissance à 
la Fédération Wallonie-Bruxelles en février dernier et fera de même auprès de la Flandre en avril. Notre pays pourra ainsi se joindre au concert des nations qui soutiennent l’inscription au niveau mondial.

En quoi cette reconnaissance est-elle importante ? D’abord, c’est un bel hommage à une invention qui a eu un impact déterminant sur le devenir des personnes aveugles et malvoyantes du monde entier, en leur ouvrant un accès direct à l’écrit dans toute sa richesse. Ensuite, c’est un moyen de valoriser le braille en tant que patrimoine vivant, propre à relever les enjeux sociétaux posés par l’accès à la connaissance et à la culture dans un monde en constante mutation. La pratique du braille est un puissant levier pour favoriser l’inclusion sociale en permettant aux personnes aveugles ou malvoyantes d’étudier, de travailler et de communiquer en toute autonomie.

Enfin, la reconnaissance ouvre la voie à d’éventuelles subventions pour des projets destinés à assurer la sauvegarde du patrimoine en question (transmission, valorisation, recherche…). Le braille est en effet concurrencé par les nouveaux outils numériques fondés sur l’audio et son usage tend à décliner, déclin qui peut être mis en parallèle avec celui de la lecture en général.

Le braille a heureusement pu être adapté aux nouvelles technologies.

Pour être recevable, la demande d’inscription doit s’appuyer sur 
le soutien de la communauté des pratiquants du braille : usagers, transcripteurs, formateurs, etc. La Ligue Braille a reçu des dizaines de lettres de soutien qui sont autant de témoignages vivants et vibrants de l’impact extraordinaire du braille dans la vie quotidienne, les études, le travail, la réalisation de soi des personnes qui le pratiquent.

Notre vœu le plus cher est que ce processus d’inscription du braille au patrimoine de l’humanité puisse contribuer à faire entendre les voix de celles et ceux qui veulent pérenniser l’apprentissage et la pratique du braille, irremplaçable outil d’inclusion. 

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